La saison 2 de Netflix sur le Tour passe le braquet supérieur (2024)

Une première étape pour voir. La suivante pour accélérer. La saison 2 de la série Netflix à l’intérieur du Tour de France et disponible à partir du 11 juin, était attendue au tournant. Contrairement aux coureurs qui ne savent plus comment gérer leur vitesse et foncent sans réfléchir en attendant les inéluctables chutes, la série a su trouver un nouveau rythme. Après le Tour 2022, raconté de l’intérieur avec une débauche de bruits et de belles images, la saison 2 consacrée au Tour 2023 mérite parfaitement son nom de « Au cœur du peloton ».

Certains des huit épisodes ressemblent à une plongée dans un peloton de sentiments mêlés. Presque comme sur un divan de psychiatre, il est question de deuil, de peur, de colère, de trahison et d’orgueil. Bien sûr, la grande nouveauté par rapport à l’an dernier, c’est que l’équipe UAE de Tadej Pogacar a, cette fois, ouvert ses portes. Et cela permet de mieux retranscrire le duel avec Jonas Vingegaard, d’abord âpre puis terminé dans la sidération, voire la suspicion. Mais, de façon inattendue, ce n’est pas cette bagarre de cadors qui est la plus marquante.

Ça va faire très mal.

Tour de France : Au cœur du peloton saison 2, le 11 juin. pic.twitter.com/6bzW3qtawj

— Netflix France (@NetflixFR) May 16, 2024

Car la série touche d’entrée au cœur avec une séquence chargée d’émotion dans le premier épisode. Alors qu’il est en stage dans les Alpes, Ben O’Connor, l’Australien d’AG2R-Citroën, est prévenu d’un accident dans une descente du Tour de Suisse impliquant Gino Mäder, qui fut son coéquipier en 2020. Quelques minutes plus tard, son entraîneur se gare et s’avance vers lui pour lui apprendre le décès de Mäder. O’Connor se liquéfie littéralement. « Cette mort a réveillé notre fragilité », glisse-t-il.

Après la minute de silence imposée à tous les coureurs avant le départ par le patron de l’épreuve Christian Prudhomme, Julian Alaphilippe, le visage beaucoup plus fermé qu’à l’accoutumée, confie: « Nous ne sommes rien sur Terre et encore moins sur un vélo. Rien que d’évoquer Gino me met des frissons partout. »

O’Connor, qui n’est pourtant pas le coureur le plus charismatique du peloton, offre malgré lui d’autres scènes fortes à la série. On le voit furieux contre ses propres patrons, coupables selon lui d’avoir aidé son compatriote de Bora-Hansgrohe, Jai Hindley dans sa quête du maillot jaune. « Je me sens trahi », lâche-t-il sans mesurer la force de ses mots. Vincent Lavenu, le patron d’AG2R, se montre assez agacé de ce qui lui apparaît comme un caprice mal placé. D’ailleurs dans un autre épisode, Lavenu, d’habitude assez posé, est pris en flagrant délit de colère alors qu’O’Connor, largué pour le classem*nt général, se met à hurler dans son micro. « Il fait chier Ben, lâche Lavenu. Il est négatif et se laisse emporter par ses émotions. » Mais comme dans un conte, la fin est plus heureuse, avec un O’Connor qui accepte de se mettre au service d’un de ses coéquipiers.

L’ambiance se révèle aussi électrique chez les Anglais d’Ineos. Tom Pidco*ck, vainqueur l’année précédente à l’Alpe-d’Huez, pérore face caméra sur ses nouvelles ambitions. Mais lentement, il se voit dépasser au général par son coéquipier espagnol Carlos Rodriguez. Ses dirigeants, bien embêtés, décident de changer de leader et tentent de le lui expliquer. D’un bruyant « Coupez les caméras », Pidco*ck montre sa fureur. Le lendemain, sur l’étape du Grand Colombier, il ne respecte pas les consignes et attaque Rodriguez. La crise et la tension sont alors totales chez Ineos. Seule la défaillance, quelques jours plus tard, de Pidco*ck éteint l’incendie. Mais il est inédit de pouvoir contempler de l’intérieur une telle tension dans une équipe.

On ne pourra pas non plus reprocher à Netflix de mettre la poussière sous le tapis du tracé. Le malaise qui avait pris le Tour à la gorge après le survol du contre-la-montre de Combloux par Vingegaard est largement évoqué. Des visages ahuris par l’immense chrono du Danois, des questions sur le dopage qui n’appellent que des moues dubitatives mais qui ont le mérite d’être posées. « À un moment, la vérité surgit. Je vous ai répondu », tacle Marc Madiot. Les yeux dans la caméra, Vingegaard semble lui répondre « Je suis clean. Même dans cent ans, on ne trouvera rien dans mes échantillons. »

Son patron Richard Plugge, se révèle plus manipulateur. Il finit par avouer le motif de sa sortie publique sur l’équipe Groupama-FDJ qui boit des bières au lieu de travailler. Laquelle avait fait hurler Marc Madiot de rage. « On a détourné l’attention des gens avec cette histoire alors qu’on ne parlait que de Jonas », justifie, plein de morgue, Plugge.

Cette saison 2 plus forte que la première n’aurait pas été complète sans de nouvelles attaques de Patrick Lefevere, le manager de Quick Step, contre son coureur Julian Alaphilippe. Sur la fin de la série, ce dernier confesse: « Vous voulez la vérité ? J’ai été nul à chier sur ce Tour. » Mais juste avant, il s’était offert la meilleure réplique de la série. « Combien je suis payé ? Un peu trop pour Patrick je crois ! »

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